FICHE 11 / Le 3e concours

Le « 3e concours » ou « concours de 3e voie » est, après le concours externe et le concours interne, la troisième modalité de concours. Ce 3e concours est accessible aux candidats justifiant d’une activité professionnelle dans le secteur privé, d’un ou de plusieurs mandats d’élu local ou d’une ou de plusieurs activités en qualité de responsable d’une association, pendant une certaine durée. Quels sont ici les enjeux ?
• 1 Fonctionnement ••••
Les situations permettant d’accéder à ce 3e concours sont assez hétérogènes : un élu
local aura déjà côtoyé le monde de l’administration d’une manière globale, ce qui n’est pas systématiquement le cas du professionnel issu du secteur privé ou d’un ancien responsable d’association. Des liens avec l’administration peuvent toutefois avoir existé dans ces deux derniers cas de figure et un des objectifs, lors de la présentation de parcours, sera de les mentionner. Qu’est-ce qui rassemble ces trois situations d’élu local, professionnel du secteur privé ou responsable d’une association ?
A. Un point commun et un atout : l’expérience professionnelle
Dans les trois cas, les candidats peuvent se prévaloir d’une certaine expérience professionnelle. Le « 3e concours » est précisément mis en place pour que cette expérience
puisse être valorisée par le candidat et reconnue à sa juste valeur par le jury, même si ce
candidat n’a pas le diplôme requis pour se présenter au concours externe du même
niveau. Ces candidats ont donc des atouts non négligeables : ils sont habitués à côtoyer
le monde professionnel et ont forcément acquis un certain nombre de compétences à
travers leur expérience. Est-ce à dire que la tâche leur est facilitée pour obtenir le
concours et qu’ils ont, en quelque sorte, une longueur d’avance ?
B. Un inconvénient : une expérience professionnelle acquise ailleurs
L’expérience professionnelle de ces candidats a ceci de particulier qu’elle a été acquise
dans des environnements radicalement différents de l’administration et du secteur public
avec des logiques et modes de fonctionnement qui ne sont pas comparables. Les enjeux
ne sont donc pas identiques au concours « externe » ou « interne » et les stratégies du
candidat devront donc être modulées en fonction de ces enjeux : capacité à intégrer un
nouveau milieu et se plier à un nouveau fonctionnement.
• 2 Profil des candidats ••••
A. avoir été élu
Avoir été élu est une expérience très enrichissante qui apprend beaucoup de choses sur
l’environnement territorial et notamment sur les autres institutions satellites. Néanmoins, après avoir fait partie de ceux qui donnent la direction et les grandes orientations,
saurez-vous redevenir simple « technicien » d’un service administratif dont le rôle sera
de se conformer aux directives données par des élus ? Saurez-vous vous adapter à ce
nouveau fonctionnement ?
B. avoir travaillé dans le secteur privé
Avoir travaillé dans le secteur privé est également source d’enrichissement, notamment
pour ceux qui étaient à leur compte et qui ont ainsi acquis une autonomie dans leur mode
de fonctionnement. Cependant, après avoir goûté une certaine indépendance, saurez-vous vous soumettre aux exigences qu’impose le système hiérarchique et saurez-vous vous exécuter face à un ordre, rendre compte de votre travail et faire valider vos engagements par votre supérieur hiérarchique ?
C. avoir été responsable d’association
Avoir travaillé en tant que responsable d’une association est une expérience passionnante permettant par exemple de connaître tout ce qui relève de la construction d’un
budget, du management des personnes ou de la conduite des réunions. Après avoir été à
la place de celui qui dirige, serez-vous capable de vous soumettre à des directives qui
n’émanent plus de vous, dont vous ne percevez pas toujours le sens et auxquelles il vous
est néanmoins demandé de vous conformer ?
• 3 Adapter son discours ••••
Dans les trois situations évoquées, rien n’est donc gagné par avance et il faudra orienter
votre discours de sorte que le jury puisse reconnaître en vous un futur collaborateur
capable de s’intégrer au secteur public.
Conseil
Pour mettre toutes les chances de votre côté et obtenir ce 3e concours, il s’agira donc d’adopter des
stratégies indiquant qu’entre vous, candidat, et eux, membres du jury travaillant déjà dans l’administration, la différence n’est pas aussi grande qu’il y paraît. Ce qui est en jeu ici est de nature identitaire. Il
s’agit de convaincre le jury que vos différences peuvent être synonymes d’enrichissement mutuel et
constitutives, demain, d’une collaboration possible.
La stratégie à adopter est dès lors celle du « caméléon » : il s’agit de valoriser vos compétences pendant la présentation de parcours et surtout d’indiquer, que celles-ci peuvent
tout à fait se fondre dans un nouvel environnement et s’adapter au nouveau milieu de vie
professionnelle. Il s’agit de démontrer que cette différence ne viendra pas déstabiliser ou
désorganiser l’environnement qu’on vise à intégrer, mais au contraire l’enrichir. Autrement dit, le but est de laisser entendre que vous pouvez vous adapter à un nouvel environnement et que vous ne chercherez pas à adapter cet environnement à vous.
• 4 Justifier ses motivations ••••
Les candidats au 3e concours devront montrer, comme les autres candidats, qu’ils sont
bien renseignés sur l’environnement au sein duquel ils aspirent désormais à travailler.
Leur projet d’intégration au sein du secteur public ne doit pas donner l’impression de
n’être qu’un projet par défaut.
Conseil
Il ne faut pas donner l’impression que vous cherchez par exemple à rejoindre le secteur public « pour
quitter le secteur privé ». Cette raison, certes légitime et pouvant être entendue dans certains cas de
figure, ne saurait être mise en avant comme votre seule motivation.
Il convient d’indiquer l’intérêt que vous pouvez trouver à travailler demain dans telle
administration ou telle collectivité, de témoigner de votre envie de rejoindre un nouveau milieu de travail dans lequel vous saurez mettre en œuvre des compétences développées ailleurs et en acquérir de nouvelles. Si cela ne s’entend pas dans le discours tenu, il est fort possible que le jury lui-même n’ait pas envie… de travailler avec ceux qui ne semblent pas avoir envie de travailler avec lui ! Les choses sont parfois aussi simples que cela.
Que les candidats au 3e concours se rassurent toutefois : même si rien n’est gagné d’avance et qu’il s’agit de faire ses preuves selon les modalités évoquées, ils partent avec des atouts très importants.
Le plus grand des atouts tient à cette vérité régulièrement mise en avant par les experts
de l’insertion professionnelle : on recrute plus facilement quelqu’un qui est déjà en poste
ailleurs, ou l’a été récemment, que quelqu’un qui ne travaille pas ou n’a pas encore travaillé. Un autre atout tient au fait que les professionnels (candidats) parlant à des professionnels (membres de jury) ont, par définition, matière à se comprendre pour avoir de part et d’autre évolué dans des milieux, certes différents, mais identiques sur un point : le milieu du travail dans les deux cas.