FICHE 9 / Le concours externe
Quels peuvent être les enjeux d’une présentation de parcours à un concours dit « externe » ?
Si les concours internes sont réservés aux candidats qui justifient d’une ancienneté dans l’administration, les concours externes sont, quant à eux, ouverts aux candidats justifiant de certains diplômes ou d’études spécifiques.
• 1 Fonctionnement ••••
La majeure partie des candidats aux concours externes n’a le plus souvent pas d’ancienneté dans le secteur visé. Les candidats s’apprêtent ainsi à entrer dans l’« administration », un milieu qu’ils ne connaissent pas, sinon par le biais d’un simple stage.
Ce que le jury recherche, c’est la capacité pressentie chez le candidat à intégrer pour
plusieurs années un univers professionnel hiérarchisé, animé d’une culture spécifique,
de règles, de modes de fonctionnement particuliers et à y apporter quelque chose.
Les membres du jury ayant en charge le recrutement de candidats au sein d’une administration dont ils font eux-mêmes partie, se fondent parfois sur des indicateurs précis
pour repérer les compétences et qualités d’un futur attaché, inspecteur ou contrôleur. Le
jury tente de cerner son profil et de l’imaginer en poste une fois le concours obtenu.
Conseil
Vous l’aurez compris : il faudra indiquer au jury par la qualité de votre présentation, votre posture et votre assurance, que vous avez l’envergure pour occuper le type d’emploi auquel vous postulez. Diverses stratégies et techniques, détaillées dans cette fiche, peuvent être mises en œuvre pour y parvenir.
• 2 De la différence à l’identité ••••
D’un côté, un jury composé de membres travaillant dans l’administration, étudie la candidature d’un postulant qui ne travaille pas (encore) dans l’administration. Les membres
du jury peuvent, en général, se prévaloir d’une certaine ancienneté et d’« acquis de l’expérience professionnelle » considérables. De l’autre, le candidat, par son jeune âge, ne
dispose pas d’une grande expérience professionnelle. Voici donc de part et d’autre, deux
mondes différents censés cohabiter dans le même univers. Grâce à un discours bien
construit, le candidat peut démontrer qu’une collaboration est tout à fait envisageable.
••exemple
« Ce que j’ai trouvé de très intéressant lors de ce stage et des rencontres avec deux adjoints administratifs, c’est le fait d’apprendre que… », « mon intérêt pour les missions consistant à venir en
aide à d’autres personnes m’a portée tout naturellement vers le service public et j’ai décidé de faire
d’abord un stage d’observation pour appréhender l’environnement d’une administration », « la passion qui m’anime pour tout projet réalisé à partir d’un collectif d’individus m’a mené à… »
Cet exemple montre, grâce à une formulation soignée, l’intérêt, la curiosité et le positivisme des candidats ; en un mot, leur motivation. Il témoigne leur envie manifeste d’intégrer le monde professionnel une fois le concours obtenu. Le choix des mots ne doit pas être laissé au hasard, comme en témoigne l’exemple suivant :
À ne pas dire :
« J’ai fait un stage dans une collectivité
territoriale. » (candidat 1)
À dire :
« Souhaitant mieux appréhender l’environnement territorial, j’ai décidé pendant mes études de demander une convention de stage à l’Institut où je travaillais pour pouvoir aller à la rencontre de professionnels. Je n’ai pas regretté : c’était un stage passionnant où j’ai notamment
appris à comprendre les liens qui se tissent entre usagers, techniciens et élus, le fameux triptyque dont parlaient certains cours. Je dois dire que ce stage n’a fait que conforter mon envie de travailler en collectivité. »,(candidat 2)
Face à ces deux candidats, on peut imaginer que les membres du jury, lors de la délibé-
ration, préféreront la présentation du candidat 2 en raison de l’intérêt qu’il semble porter
à l’univers professionnel dans lequel il vise à entrer. Les mots et phrases utilisés font le
lien entre l’univers du candidat et celui du jury.
Conseil
Attention à votre façon de vous exprimer ! Le résultat peut être l’inverse de l’effet escompté si vous récitez votre discours comme une poésie. Au lieu d’apprendre par cœur votre présentation au risque de passer pour « l’étudiant qui récite son cours », mieux vaut retenir simplement quelques mots clefs et, après entraînement, improviser. Il est préférable d’entendre un futur professionnel hésiter dans le choix de ses mots qu’un irréductible étudiant récitant son parcours comme il le fait pour ses cours. De plus, on vous saura gré de vous être lancé dans un véritable oral, montrant ainsi votre capacité à parler en public.
À l’inverse, on risque d’être beaucoup moins tolérant avec un candidat qui se réfugie derrière un discours appris par cœur, là où on attendait de lui qu’il se dévoile en tant que futur professionnel devant parler à des usagers, des collègues, parfois aussi à des élus, sans préparer à l’avance ce qu’il devra leur dire.