Dissertation de culture générale : Méthodologie 2-Exemple d’introduction

(Cf. Méthodologie dans le précédent article. La méthodologie préconisée est mise en œuvre dans cet exemple d’introduction ; Dissertation rédigée lors d’un concours catégorie B. Note obtenue : 18 sur 20)

Illustration : un exemple de dissertation (INTRODUCTION)

SUJET : La société française traverse -t-elle actuellement une crise d’autorité ?

             L’idée que la société française traverserait actuellement une crise d’autorité est de prime abord étrange. Chacun serait tenté de penser que cette crise d’autorité a surtout vu le jour lors des années 1968-1969, et que la crise en question appartient surtout au passé. L’idée qu’il serait « interdit d’interdire » est aujourd’hui appréciée à sa juste valeur : une société sans règles, sans relations hiérarchiques de pouvoir et s’assignant comme objectif majeur l’autogestion n’est qu’une vue de l’esprit. Sommes-nous pourtant à mille lieux des idéaux soixante-huitards aujourd’hui ? De multiples questions se font jour actuellement dans les divers espaces de communication au sein de la société française : de quel droit un professeur peut-il forcer ses élèves à étudier des auteurs classiques qui ne leur parlent plus ? De quel droit nous imposerait-on des impôts nouveaux lorsque les politiques eux-mêmes sont mis, les uns après les autres, en examen pour des affaires de corruption, d’abus de biens sociaux ?

            La présence de telles questions dans les esprits à tous les niveaux est symptomatique : tout se passe comme si les citoyens attendaient des détenteurs de l’autorité – parents, professeurs, État, etc. – qu’ils rendent compte de ce sur quoi se fonde ce prétendu droit à exercer un pouvoir autoritaire. Si « crise de l’autorité » il y a, ce ne peut vraisemblablement être qu’au sens où dans l’univers démocratique toute autorité instituée est assignée à comparaître devant le tribunal de l’opinion publique afin de rendre des comptes sur la légitimité de son exercice. Partant de là une question majeure se pose : l’autorité, de quelque nature qu’elle soit, pourra-t-elle perdurer en ayant constamment à rendre compte de ce qui fonde la légitimité de son exercice ?

            L’exemple du père de famille qui finit par répondre à son enfant que les enfants n’ont pas le droit de faire telle et telle chose « parce que c’est comme ça » donne par lui-même à penser qu’une autorité ne peut probablement pas toujours faire précéder son exercice de négociations sans fin. Avant d’en venir à de tels enjeux, resterait à voir en premier lieu en quel sens il peut être question d’une « crise d’autorité » dans notre société.

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