Nouveau cours RAEP (2020) / 07 « Expérience professionnelle », « Acquis » : un univers professionnel à découvrir ou à mieux connaître

07 « Expérience professionnelle », « Acquis » : un univers professionnel à découvrir ou à mieux connaître

La R.A.E.P ou « Reconnaissance des Acquis de l’Expérience Professionnelle » évoque au moins deux choses dont il faut bien comprendre le sens : d’une part l’idée d’« expérience professionnelle », d’autre part l’idée d’ « acquis ». Que signifient concrètement ces notions ? Faut-il forcément avoir été assez longtemps en poste dans un milieu professionnel pour pouvoir prétendre avoir de « l’expérience professionnelle » ? Est-il sérieusement envisageable de parler d’« acquis » quand on est à peine sorti des études et qu’on s’est assez peu frotté aux milieux professionnels ? Précisons ces points et faisons en sorte d’apporter des éléments de réponse à ces questions…

1-Qu’est-ce que « l’expérience professionnelle » ?

Qu’on soit un professionnel aguerri, ayant passé de nombreuses années dans un (ou plusieurs) milieu(x) professionnel(s), ou qu’on soit un jeune ayant juste fait quelque(s) stage(s) en milieu professionnel, il est au minimum donné à tout un chacun de « voir » des choses en milieu professionnel (façon de travailler, d’échanger entre collègues, chefs et collaborateurs), d’ « entendre » des choses (ce qui se dit dans des réunions, et de quelle façon), et plus globalement d’ « observer » (procédures appliquées, façon d’avancer dans le travail,…). « Voir », « entendre », « observer », etc. : tout cela constitue une forme d’ «expérience ». Ainsi peut-on avoir une « expérience » liée au « management », par exemple, ou encore à l’ « accueil », du fait qu’on a soi-même eu à encadrer une équipe, ou eu soi-même à occuper une fonction d’accueil. On peut toutefois aussi ne connaître le management que pour avoir vu d’autres encadrer, diriger des équipes : et être, malgré tout, à même de mettre en avant les avantages/inconvénients de chacune des façons de manager. Tout cela constitue une forme d’ « expérience professionnelle » : le fait d’être managé est aussi une façon de faire l’expérience du management et de se faire une idée de la forme de management qu’on privilégiera soi-même une fois en poste, une fois qu’on nous aura confié de telles fonctions. De la même façon, il est possible d’évoquer une expérience professionnelle liée à l’ « accueil » pour avoir observé différentes façons d’occuper de telles fonctions.

L’expérience professionnelle est ainsi liée à ce qu’on apprend : à ce qu’on apprend de façon théorique et on parlera alors de « savoir », à ce qu’on a appris à faire, à construire, à réaliser et on parlera de savoir-faire, à ce qu’on a appris concernant l’attitude, le comportement, la façon d’être qu’il convient d’adopter dans certaines situations et on parlera alors de savoir être.

Notons également que l’« expérience » professionnelle » peut également tenir dans le fait d’avoir soi-même « expérimenté » certains savoir-faire ou savoir être de type professionnels : on a, par exemple, procédé à un « audit », ou on a rédigé un « cahier des charges », ou encore on a expérimenté le « management de type participatif »,…

2-De quoi parle-t-on en parlant des « acquis » ?

Les « acquis » sont, par définition, ce qu’il a fallu « acquérir » : ce qui n’est donc pas là tout de suite, ce qui n’est pas « inné », et ce qu’il faut dès lors s’efforcer d’apprendre au départ. Cela demande quelques efforts et le fait d’avoir fait des efforts pour engranger un certain nombre de connaissances, de savoir-faire pratiques pourra dès lors être considéré comme méritoire.

Les acquis sont ce qui demeure, ce qui reste après que nous l’ayons appris : comme savoir tenir sur un vélo ! Il a fallu l’apprendre, et ensuite cela fait partie des « acquis ».

Pour être tout à fait clair : derrière cette idée d’« acquis », il faut entendre : « les compétences », c’est-à-dire tout ce qui, une fois appris, est resté mémorisé en terme de « savoir », de « savoir-faire » et de « savoir être ».

Quelques exemples d’acquis ou compétences :

Savoir : je sais qu’il y a tel texte de loi qui encadre les finances publiques, je sais que la constitution organise la relation entre différents lieux et niveaux de pouvoir, je sais qu’il existe différentes formes de management, etc.

Savoir-faire : je sais comment préparer et conduire une réunion, je sais mener un projet de A à Z en suivant plusieurs étapes classiques, je sais utiliser différents logiciels, différentes applications, je sais comment mener un audit, je sais construire un tableau numérique, y introduire des données et entrer des formules pour introduire certaines relations entre ces données, etc.

Savoir être : je sais comment me tenir pour ne pas alimenter l’énervement d’une personne et pour revenir à une situation de calme au sein d’une relation, je sais comment demander à quelqu’un de faire quelque chose sans mettre de la pression et en plaçant la personne dans de bonnes dispositions pour qu’elle accède à ma demande, je sais comment gérer mon stress et ne pas stresser tout le monde par la propagation de mon propre stress, etc.

Autant de compétences qu’il a fallu apprendre à mobiliser et qui sont mobilisables à volonté par la suite.

3-Comment accéder à un minimum d’« acquis » (ou compétences) et d’ « expérience professionnelle » ?

Les professionnels baignent au quotidien dans une certaine culture qui a ses spécificités, ils parlent d’une certaine façon, notamment en usant de sigles dont ils connaissent par cœur la signification et dont ils n’ont plus besoin de livrer le sens, suffisamment connu des autres professionnels. Ils s’appuient sur leurs acquis pour avancer dans leur travail au quotidien. Pour avoir également soi-même un minimum d’acquis ou, en tous cas, un minimum de connaissance du milieu professionnel visé, il n’y a pas trente-six solutions : il faut aller à la rencontre des professionnels, aller échanger avec eux, aller écouter comment ils parlent, aller observer leur façon d’engager des actions. Un jeune ayant peu d’expérience professionnelle doit donc faire le nécessaire pour commencer à en avoir : c’est en allant en immersion dans un service, dans une administration qu’il va pouvoir commencer à engranger des « compétences », ne serait-ce que des « connaissances », c’est-à-dire un minimum de savoir concernant ce qui se joue et se trame dans de tels lieux liés au « service public ».

De quoi parlent les fonctionnaires ? Quelles sont les lois qu’ils évoquent et qui encadrent leur travail ? Quels sont les noms des règlements auxquels ils doivent se conformer ? Avec quels autres organismes, quelles autres institutions travaillent-ils ? Prendre la peine de découvrir et retenir tout cela c’est se donner la possibilité d’en parler par la suite devant des membres de jury et de montrer, ce faisant, qu’on fait pour ainsi dire « partie du même monde », qu’on a déjà un pied dans l’univers professionnel au sein duquel on aspire à travailler. Avoir les mêmes éléments de langage est une façon parmi d’autres de mettre toutes les chances de son côté pour réussir à être intégré dans un groupe. Cela est valable au niveau des adolescents (parler comme les autres c’est pouvoir faire partie de la même bande…), mais tout autant au niveau des adultes et des personnes d’un même milieu professionnel.

Contacter des professionnels par téléphone, ou mieux, aller les rencontrer sur place en demandant un rendez-vous pour une « enquête métier » et en expliquant que c’est pour mieux connaître des métiers qu’on aspire à exercer : voilà le minimum qu’il faut faire pour sortir d’une connaissance purement théorique et déconnectée de la réalité quotidienne des professionnels. Les stages d’observation peuvent être d’un grand apport également et ils permettront de parler d’éléments concrets avec des membres de jury qui veulent savoir si vous vous êtes donné la peine de sortir de chez vous pour découvrir un minimum le métier que vous aurez à exercer demain, et le milieu professionnel dans lequel vous évoluerez. Tous ces premiers « acquis » engrangés à l’occasion de premiers contacts avec des professionnels pourront être valorisés : à l’oral, lors de l’échange avec le jury et même dès votre présentation de parcours à l’oral, mais tout autant dans un dossier écrit de « R.A.E.P. » qu’on vous demande parfois de rédiger en amont de l’oral.

En résumé ? C’est simple : ne nous contentez pas de lire un dépliant ou de lire trois lignes sur internet concernant votre futur emploi. Allez voir des professionnels dans leur environnement quotidien. Ainsi pourrez-vous savoir, concrètement, de quoi vous parlez quand vous faites part aux membres de jury de votre projet professionnel et de votre motivation. Vous serez alors bien plus crédible que certains candidats – une minorité, heureusement… – qui, à l’évidence, ne savent quasiment rien sur le métier…qu’ils disent pourtant vouloir exercer demain. Vous ferez ainsi la différence !

12/01/2020 / Retrouvez l’intégralité de cette formation sur : https://philippegeleoc.com/

Contact : philippegeleoc@yahoo.fr

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