06 L’exigence de penser « transférabilité »
1-Se situer au niveau des « compétences » et moins des « activités »
Je croise souvent des personnes qui sont convaincues que ce qu’elles auront à faire « demain » sur tel poste visé, elles ne l’ont jamais fait « hier », elles ne l’ont jamais fait « jusqu’à présent ». Elles en viennent alors très rapidement, et… « trop » rapidement, à la conclusion qu’elles n’auront pas la capacité à faire ce qui leur sera demandé demain car elles n’ont jamais exercé telle ou telle activité. L’erreur ici commise tient dans le fait de se situer exclusivement au niveau des « activités » : on réalise alors qu’effectivement on n’a jamais exercé telle activité précise. Tout n’est pas, pour autant, perdu ! Si on se place, maintenant, au niveau des « compétences » attendues « demain » on va se rendre compte qu’on n’a certes pas exercé telle activité qu’il faudra développer demain, mais qu’on a, malgré tout, mobilisé, sur d’autres activités, diverses compétences qui rendent possible le fait d’être capable d’exercer telle activité nouvelle demain : dans la mesure où ce sont les mêmes compétences développées et mobilisées « hier » qui rendront possible le fait d’exercer telle activité nouvelle. Un exemple ?
2- Un exemple : de l’ « accueil » à un poste de cadre…
Un jour une jeune a pris contact avec moi. Elle était très embêtée : elle était admissible à un concours de catégorie A et devait se rendre quelques jours plus tard à l’oral de ce concours. Or elle ne voyait pas du tout comment valoriser une activité d’« encadrement », elle qui, jusqu’à présent avait simplement occupé un poste de contractuel à l’accueil d’une administration. En creusant un peu le sujet, au fil des questions que je lui posais, elle s’est rendu compte qu’elle avait « donné le cadre » à de nombreux usagers pour faire tel type de demande (type de formulaire à prendre, procédure pour le remplir, délais à prendre en compte, etc.). Elle s’est rendu compte, également, qu’elle avait dû « recadrer » plusieurs usagers pour leur éviter de remplir de façon incorrecte tel formulaire. Enfin, elle se mit à réaliser que tout cela correspondait, finalement, à une forme d’« encadrement » et qu’elle avait mobilisé à diverses occasion des compétences comme « capacité d’écoute », « aptitude à analyser » une demande, etc. Bref : elle avait « déjà » mobilisé les compétences qu’il lui faudrait avoir demain en tant que cadre ! Il ne lui restait plus qu’à valoriser tout cela devant les membres du jury ! Quelques temps plus tard, je recevais un message de sa part : un message m’indiquant qu’elle venait d’être admise à ce concours de catégorie A…
3-Commencer par se convaincre qu’on a les compétences…
Ce n’est pas toujours le cas, certes, mais assez souvent, bon nombre de candidats ont déjà mobilisé « hier » les compétences requises pour occuper tel ou tel type de poste demain. Certains n’ont jamais « conduit de réunion » mais, en y réfléchissant un peu, ils peuvent réaliser qu’ils ont fait des « exposés » à l’école ou à l’université : or ce sont les mêmes compétences (être capable de parler en public, être capable d’organiser une communication, …) qui sont requises dans les deux activités, celle d’hier (exposé) et celle de demain (réunion). Commençons donc par réfléchir un peu plus profondément sur les compétences mobilisées jusqu’à présent : nous finirons alors par nous convaincre que nous avons d’ores et déjà au moins une partie des compétences attendues sur de nombreux postes.
4-Autre exemple : le déménageur qui croyait ne pas avoir de compétences…
Je me souviens encore de ce candidat qui me disait, en gros : « Des compétences ? Moi ??? Mais quelles compétences puis-je bien avoir : je passe mon temps à m’occuper de déménagements ! Quelles compétences voulez-vous que j’aie ? » Or, en y réfléchissant un peu, à partir de quelques questions que je lui posais, cette personne finit par réaliser qu’elle avait des compétences : pour « savoir » que c’est tant de chaises qu’on peut empiler les unes sur les autres – et pas une de plus ! sinon tout se casse la figure ; pour « anticiper », « planifier », « organiser » les déménagements en question. Elle croyait que cela se faisait tout seul et que n’importe qui arriverait, d’un seul coup, à s’occuper de déménagements : c’était perdre de vue les compétences qu’elle mobilisait sans le savoir pour arriver à faire ce qu’elle faisait.
5-Bon professionnel mais…pas très bon communiquant ? Attention !
C’est une triste réalité mais néanmoins « la » réalité : un certain nombre de professionnels sont très bons dans leur travail au quotidien voire excellents, mais hélas très « moyens » dès qu’il s’agit de communiquer sur ce qu’ils font et de valoriser leurs aptitudes, leurs compétences, leurs qualités, leur potentiel pourtant impressionnant. On peut ainsi être un très bon professionnel et pourtant ne pas être retenu sur tel poste visé du simple fait qu’on n’a pas été capable de se mettre en avant, de valoriser ses compétences. Le problème est ainsi le suivant : les membres du jury ne sont pas là au quotidien avec nous pour prendre conscience de notre grande valeur en tant que professionnels. Il faut dès lors absolument trouver un moyen de bien communiquer, des stratégies pour valoriser toutes les compétences acquises qui seront transférables sur des postes que nous visons à occuper demain. Comme nous le verrons, il y a des stratégies pour bien communiquer et laisser une bonne impression sur les membres du jury qui peuvent être apprises… Loin d’être quelque chose d’annexe la communication est un art qu’il vaut mieux apprendre à manier si nous voulons que notre candidature émerge au-dessus des autres et soit retenue.
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