Nouveau cours RAEP (2020) / 05 Étudiant ? Professionnel en poste ? Comment passer des « acquis » aux « compétences transférables » ?

05 Etudiant ? Professionnel en poste ? Comment passer des « acquis » aux « compétences transférables » ?

La « présentation de parcours » est devenue un passage obligé dans la majorité des concours. Qu’il s’agisse d’un « concours interne » ou encore d’un « examen professionnel », pour des professionnels en poste visant une promotion, à chaque fois chacun va devoir présenter son parcours, faire état des acquis engrangés, des compétences mobilisées jusqu’à présent et qui seraient transférables sur tel ou tel type de poste visé. Les jeunes étudiants, y compris ceux qui n’ont pourtant qu’une modeste expérience professionnelle, doivent eux aussi se prêter à cet exercice en étant prêts à présenter leur parcours, leurs expériences, leurs compétences et la dimension « transférable » de ces compétences au regard du poste, de l’emploi, du métier visés.

1-Nul n’échappe à la « présentation de parcours » !

Professionnel déjà en poste dans le secteur public (concours « interne »), professionnel en poste dans un autre secteur comme le secteur privé (« 3ème concours ») et même simple étudiant aspirant à travailler pour la première fois – ou de façon durable – dans la fonction publique (concours « externe »): dans tous ces cas de figure chacun devra présenter son parcours et indiquer, parallèlement aux expériences professionnelles mentionnées, les « compétences » (savoir, savoir-faire, savoir être) mobilisées, développées et donc acquises à l’occasion de ces expériences professionnelles voire « extraprofessionnelles » (bénévolat ? aide aux devoirs et encadrement ? arbitre sportif ? …). Le but du jeu : sélectionner parmi ces « acquis » ceux indiquant que nous aurons bel et bien – au moins pour partie – les compétences attendues demain sur telle fonction dans le secteur visé.

2-Les concours se sont « professionnalisés »

La « professionnalisation » des concours signifie ceci : au lieu d’avoir simplement à débiter des connaissances théoriques, universitaires ou autres (exemple : débiter des connaissances sur un texte de Molière…), il est demandé d’apporter la garantie que nous avons d’ores et déjà des compétences professionnelles ou de type professionnel (exemples : « savoir être organisé », « savoir être à l’écoute », etc.). Nous sommes jugés sur cela : soit nous apportons la preuve que nous avons au moins pour partie certaines compétences qu’il faudra avoir demain en tant que professionnel sur tel type de poste ( « savoir être à l’écoute » pour un poste comprenant une fonction d’ « accueil » par exemple) et nous avons toutes les chances d’être recrutés ; soit nous n’avons pas de compétences à « valoriser » et il ne pourra pas y avoir de « reconnaissance » d’acquis, que nous n’avons pas, ou que nous n’avons pas été capables de mentionner et valoriser devant le jury, et dans ce cas, il est peu probable que nous serons recrutés.

3-L’objectif pour les étudiants

Qu’ils aient un peu, beaucoup, ou…pas du tout d’expérience professionnelle, les étudiants devront malgré tout se creuser les méninges pour voir quel type d’activité scolaire, universitaire, associative leur a malgré tout permis de mobiliser des compétences : faire un exposé permet de développer la compétence « savoir parler en public » ; arbitrer un match ou aider des enfants à faire leurs devoirs permet de développer des compétences en terme d’ « encadrement »,… Ce sont ces compétences « extraprofessionnelles » qui pourront être mentionnées, valorisées devant le jury dans la mesure où elles sont « transférables » : elles ont été mobilisées ailleurs que dans le domaine professionnel mais peuvent tout aussi bien être mobilisées dans le secteur professionnel. Celui/celle qui les a développées et mobilisées « hier hors du domaine professionnel » ne va pas les perdre en arrivant « demain dans le domaine professionnel ». Comme le vélo, une fois que c’est appris, c’est bon pour la vie !

4-Le lien entre le parcours scolaire / universitaire et l’insertion professionnelle

Une des erreurs, commise par certains étudiants, consiste à croire que parcours scolaire/universitaire et parcours professionnel sont deux choses totalement séparées, hermétiques et qu’il est possible de développer des compétences de type professionnel uniquement en ayant commencé à travailler dans le secteur professionnel. N’avons-nous pas dû être « organisé » pour préparer nos examens ? N’avons-nous pas déjà dû « travailler en équipe » pour préparer un exposé ? « Être organisé », « travailler en équipe » : deux exemples de compétences « de type professionnel » qu’on peut fort bien avoir sans jamais avoir intégré jusqu’à présent le monde professionnel.

5-Commencer à se projeter…

« J’ai appris telle et telle choses à l’école, à la fac ; j’ai aussi fait tel stage, et j’ai eu plusieurs jobs d’été : qu’ai-je appris à chaque fois et qui pourrait me servir demain dans le cadre du métier que j’envisage d’exercer ? Quelles sont les compétences mobilisées en stage, à l’école, lors de tel petit boulot, qui pourraient complètement me servir demain ? » : voilà des questions qui peuvent vous permettre, si vous êtes étudiant, de commencer à vous « projeter » sur les types de métiers, d’emplois, de postes qui vous intéressent et que vous visez.

Exemples d’erreurs :

Voici un étudiant qui me déclare qu’il « n’a fait que des petits boulots » sans lien avec tel travail de gestionnaire et coordonnateur qu’il vise demain. Il est dépité car il croit que ces « petits boulots » sont sans lien avec le « grand boulot » qu’il vise pour demain. En y réfléchissant ensemble il va pourtant se rendre compte de ceci : tel « petit boulot » dans un fast-food lui a permis d’ « encadrer une équipe », tel autre « petit boulot » a exigé d’être « rigoureux et autonome » pour gérer des dossiers, or demain, il se trouve que ce qu’on attend de lui, sur le « grand boulot » qu’il aspire à avoir, c’est justement d’être : capable de gérer une équipe, tout en étant rigoureux et autonome. Autant de compétences qu’il a déjà mobilisées hier ! Morale de cette petite histoire (vraie) : ce ne sont pas les expériences professionnelles, petites ou grandes, qui comptent mais les compétences « transférables » c’est-à-dire celles susceptibles d’être mobilisées dans le cadre de telle expérience professionnelle mais, tout autant, dans le cadre de telle autre future expérience professionnelle d’apparence pourtant complètement différente.

Voici une étudiante qui a fait des études de philosophie et qui se demande bien comment valoriser de telles études qui, à première vue, n’entretiennent aucun lien avec « l’administration ». En allant en stage au sein d’une administration elle va se rendre compte que nombre d’employés passent leur temps à « gérer » et « tenter de résoudre des problèmes ». Elle réalise alors, soudain, que c’est ce qu’elle a appris en s’entraînant à faire des dissertations de philosophie : apprendre à bien construire un problème avant de livrer des éléments de réflexion qui apporteront autant de pistes et de solutions pour résoudre ou au moins gérer le problème. Elle réalise qu’elle a un véritable atout grâce aux études qu’elle a suivies !

04/01/2020 / Retrouvez l’intégralité de cette formation sur : https://philippegeleoc.com/

Contact : philippegeleoc@yahoo.fr

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